Après une semaine complète avec l’iPhone 16e en poche, il est temps de vous dresser un bilan complet de ce smartphone, qui tente de ménager la chèvre et le chou, pas toujours avec brio. Est-ce pour autant un mauvais plan ? Réponse dans ce test !
Oubliez l’iPhone SE !
L’erreur commise par les habitués de l’iPhone est souvent de comparer l’iPhone 16e à l’iPhone SE. Malgré un nom assez proche, Apple a choisi de reprendre le numéro 16, en lui rajoutant la fameuse lettre e
dont personne ne connait vraiment la signification : e
, pour économique ? Pour entreprise ? Pour Edition (spéciale) ? Apple refuse de s’expliquer.
Quoiqu’il en soit, avec un tarif dépassant allègrement les 700€, il n’est plus question d’iPhone d’entrée de gamme, même si le prix semble un peu plus raisonnable que certaines modèles qui dépassent désormais les 2000€. A 719€, on commence à trouver certains flagship Android (Pixel 9, Galaxy S24/25), autrement mieux équipés.
L’autre surprise est de voir qu’Apple tente un jeu dangereux d’équilibriste entre fonctionnalités présumées indispensables en 2025 et compromis parfois délirants, allant jusqu’à retirer des options que l’on pensait acquises depuis des années à toute la gamme d’iPhone, quitte à se mettre à dos une partie de ses clients habituels.
La fameuse segmentation, marque de fabrique de Tim Cook, a-t-elle raté sa cible ? Même si les ventes devraient malgré tout être au rendez-vous, notre rôle est aussi de remettre les pendules à l’heure lorsque le Pomme nous prend pour les poires. Et avec ce modèle, il n’y a pas qu’un seul ver dans le fruit !
Léger et épuré
Le choix du mono-capteur est certainement dicté par une règle simple : si l’iPhone 16e avait eu deux objectifs, il aurait été trop proche de l’iPhone 16 sur le plan esthétique, et donc, aurait peut-être cannibalisé les ventes.
Ce look de fait très épuré est plutôt avenant, d’autant que les finitions sont exemplaires et que le revêtement en aluminium anodisé est toujours du plus bel effet chez Apple.
En mains, l’iPhone 16e est est très léger (3g de moins qu’un iPhone 16), surtout lorsque vous êtes habitués à l’iPhone 16 Pro, qui parait bien plus lourd (199 g vs 167g). Ce n’est pas un iPhone mini
mais il reste très compact et assez pratique au quotidien.
A l’inverse, je le trouve un peu triste : les coloris sont certes sobres, mais ils manquent un peu de fun, surtout à côté des iPhone 16 très pétillants. Là encore, la segmentation joue son rôle, mais rien ne dit qu’Apple ne lancera pas un nouveau coloris d’ici l’été pour relancer les ventes -comme un modèle (RED) par exemple.
Allez, si vous hésitez entre le noir (qui ne prend pas trop les traces de doigt) et le blanc (plus voyant), ce dernier a aussi tendance à moins chauffer derrière un pare-brise ou durant les sessions photo en plein été. Pensez-y !
Un bouton action pour les geeks (mais pas que)
Ne pas avoir placé de bouton commande de l’appareil photo comme sur les iPhone 16 n’est pas si grave : sauf – cas particuliers, je le trouve peu utile sur mon iPhone 16 Pro Max, Apple a raté son implémentation et l’on finit souvent par le désactiver, tant il se déclenche trop facilement.
Le choix du bouton Action est donc plutôt bien vu : pour les utilisateurs classiques, il permettra de placer le mode Silencieux (comme avant) ou de choisir parmi les commandes de base (Appareil photo, Lampe Torche etc.). Et pour les geeks, on pourra programmer un raccourci, comme ouvrir le coffre de sa Tesla ou lancer ChatGPT -bien plus pratique.
Enfin, la réduction du nombre de boutons (par rapport à l’iPhone 16) rend ce téléphone plus simple à l’usage. Ici, le compromis est effectivement plutôt bien trouvé !
Un écran moins lumineux
Avec une dalle de 6,1″, l’écran de l’iPhone 16e fait la même taille que celui de l’iPhone 16, pas de jaloux.
Il est OLED, offrant d’excellents contrastes, une belle luminosité et une surface d’affichage bien loin des derniers iPhone SE. Apple enterre définitivement Touch ID avec ce modèle doté de la reconnaissance faciale (Face ID), et c’est une excellente nouvelle.
Malgré tout, si vous hésitez avec l’iPhone 16, l’utilisation en extérieure est un peu moins agréable, à cause d’une luminosité légèrement inférieure (800 nits vs 1000 nits). Au soleil, la différence est très nette et c’est un peu dommage. En HDR, on perd aussi beaucoup (1200 vs 1600 nits), d’autant que les bordures sont un peu plus visibles sur cette dalle, reprise de l’iPhone 14.
Si l’on s’est fait à l’idée que les iPhone de base
resteront encore bloqués cette année à 60Hz (pas de ProMotion, comme sur l’iPhone 16), je me suis surpris à regretter la Dynamic Island, cette petite pastille située au dessus de l’écran et qu’Apple utilise un peu partout, notamment pour afficher les apps en tâche de fond, le minuteur, le GPS, la musique… ou pour régler la puissance de la lampe torche.
Le compromis de l’encoche est acceptable, mais Apple aurait pu doter ces modèles d’un ersatz de pastille ou d’une bande de commandes en haut de l’écran, au moins pour des considérations d’usage.
Photo : il manque un capteur
L’ultra-grand angle est devenu si commun, que j’ai ici réalisé à quel point je l’utilisais souvent pour prendre des clichés..
En fait, l’équivalent 26 mm du grand-angle… n’est pas très pratique pour les photos en intérieur, les paysages, les clichés des bâtiments… Essayez de prendre une grande-roue en photo, il faudra vous éloigner de 50m pour l’avoir dans l’intégralité du champ. Même chose pour une photo de groupe en intérieur ou une photo d’un massif montagneux : on se retrouve vite à l’étroit.
Apple aurait pu compenser ce manque en conservant le même capteur que l’iPhone 16, mais ce n’est pas le cas. Il est plus petit et de moins bonne qualité, en témoignent ces quelques exemples, pourtant pris en journée avec une bonne luminosité :
Avec un capteur de 48MP, il est donc possible de prendre des images en 24MP ou en 12MPavec un zoom 2x dans le capteur (sans perte, mais on perd légèrement en piqué et en qualité).
De nuit, en revanche, c’est étonnamment assez proche voire meilleur que le 16. Il y a en effet moins de lissage, du coup, on récupère quelques détails, comme ici avec les reflets dans l’eau, le gazon ou encore le bois.
Comme attendu, le mono-capteur rend le mode portrait moins précis, et l’IA d’Apple n’arrive pas vraiment à récupérer les petits cheveux volants de Sylwia sur ces clichés. Comble de l’horreur pour les fans de selfie, cette descente en gamme a tendance à forcer les contrastes, et donc (sacrilège !), à vieillir la peau.
La caméra selfie n’est toujours pas terrible, mais similaire à l’iPhone 16, pas de jaloux. Apple ne cible clairement pas les jeunes avec cet appareil, qui est plutôt médiocre en photo.
Vidéo de qualité… sauf de nuit !
L’iPhone 16e peut filmer en 4K 60FPS HDR 10 Dolby Vision, un format que même le dernier Pixel 9 Pro de Google n’est pas capable de prendre en charge !
Il est possible de zoomer pendant l’enregistrement et la qualité des images est vraiment bluffante, d’autant que l’écran HDR permet de réellement profiter de toute la dynamique.
Mono-capteur oblige, on perd beaucoup de fonctions acquises avec les iPhone classique s: pas de mode Action, pas de vidéos spatiales, pas de vidéos cinématiques… ça fait beaucoup, mais ces fonctions sont un peu gadget, donc peu de regret. Les ralentis à 240FPS (en 1080p) restent de mise, c’est assez rigolo pour filmer ses enfants plonger dans la piscine.
Seul bémol, le petit capteur montre rapidement ses limites le soir, quand la lumière vient à manquer : par rapport à l’iPhone 16, la différence est saisissante ! Une fois la nuit tombée, n’espérez pas filmer dans de bonnes conditions, le résultat est exécrable !
D’autre part, la stabilisation est un peu moins efficace sans système de déplacement de capteur, mais Apple compense très bien ces manques par un traitement logiciel efficace, donc ça reste très correct quand on court ou en voiture par exemple.
Ironiquement, l’absence de mode macro en photo est compensé en vidéo : Apple recadre en fait son image dans le capteur, ce qui crée une sorte de zoom en vidéo, surtout si vous activez le 2x et permet de s’approcher visuellement des objets. Voilà un moyen de faire de la macro, sans mode macro…
Comme vous avez pu le voir dans la vidéo, le son est excellent sur l’iPhone 16e, largement au niveau du 16 que ce soit en extérieur ou avec la réduction du bruit du vent activée. Pas de jaloux !
Une puce A18 castrée
L’atout des iPhone SE était de reprendre la même puce que les iPhone classique, ce qui n’est pas tout à fait le cas ici.
Sur la partie CPU, pas de jaloux, les 6 coeurs sont bien là, et offrent une excellente fluidité des interfaces et les applications seront donc aussi rapide que sur l’iPhone 16.
Dans les jeux et les applications 3D, en revanche, le passage de 5 à 4 coeurs génère parfois de vrais gaps de performances, comme dans 3DMark qui pousse le GPU dans ses derniers retranchements.
En pratique, ne soyons pas excessifs, tous les jeux récents fonctionneront sans souci, et ce, pour les années à venir. En réalité, les 8Go de RAM pourraient même offrir de meilleures performances que sur les iPhone 15 et même 14 Pro, ce qui est vraiment bon à prendre.
La présence d’une puce récente permet aussi d’obtenir toutes les mises à jour pendant bien plus longtemps qu’un iPhone 13 ou 14, qui restent pourtant d’excellents téléphones actuellement.
Apple Intelligence : l’argument et les promesses
Si Apple tient vraiment à placer 8Go de RAM et une puce A18 dans cet iPhone 16e, c’est avant-tout pour Apple Intelligence. Sans cela, l’appareil n’aurait peut-être eu qu’un A17 par exemple et 6Go de RAM.
Pourtant, la prise en charge de l’IA d’Apple n’est, selon moi, pas encore très grand public, ni vraiment une fonction que les gens demandent. En faire un argument de vente me parait un peu prématuré, même si l’on ne peut que saluer cette décision technique qui garantit la pérennité des fonctions sur l’appareil.
Pour l’instant, Apple Intelligence est loin d’être vraiment convainquant et donne plutôt l’impression d’avoir été développé à l’arrache depuis son annonce à la précédente WWDC. La fonction de résumé est imparfaite, surtout pour les notifications, au point qu’Apple a dû désactiver la fonction pour le sites d’informations, suite à de nombreuses erreurs particulièrement gênantes.
Certains outils sont rigolos, comme les images créées par IA, bien que très limitées et je n’en vois pour le moment jamais sur les réseaux sociaux. La retouche d’image aurait pu être plus pertinente… si elle fonctionnait. Essayez de supprimer une fenêtre d’un immeuble ou un bandana d’une personne, et les résultats seront… diablement inefficaces.
Finalement, le seul intérêt d’Apple Intelligence, c’est l’intégration de ChatGPT sans devoir installer une app tierce, mais c’est également un aveu d’échec de la part d’Apple, qui n’arrive toujours pas à avoir son propre assistant intelligent.
Le report du nouveau Siri
confirme bien que la Pomme a encore plusieurs années de retard avant d’arriver à taquiner les outils d’OpenAI et c’en est même inquiétant. Aujourd’hui, l’assistant d’Apple reste identique à ce qu’on connait déjà, et il ne bénéficie d’aucune fonctionnalité d’Apple Intelligence, même sur de la conversation basique. Navrant.
Tout cela pour dire que l’argument d’Apple Intelligence n’a pas vraiment de sens pour l’instant, et que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. En clair, n’achetez pas un iPhone 16e spécifiquement pour Apple Intelligence, qui ne sera pas efficace avant plusieurs années -vous avez le temps de voir.
Diantre, point de MagSafe !
Apple a osé ! Apparu avec l’iPhone 12, le MagSafe permet d’aimanter l’iPhone à de nombreux supports et chargeurs, que ce soit sur la table de nuit, en voiture ou sur son bureau.
L’iPhone 16e retourne donc à l’époque de… l’iPhone 11, imaginez un peu le culot ! C’est d’autant plus étonnant que la charge sans-fil est bien intégrée à l’appareil, mais sans la partie aimantée. Du coup, l’iPhone s’aimante légèrement, mais pas assez pour se caler sur un chargeur… quel toupet !
La solution le plus simple revient à utiliser des coques tierces, qui fonctionnent très bien. En revanche, celles d’Apple… ne sont pas MagSafe, va comprendre, Charles. J’ai testé deux modèles (ici et là) qui remplissent parfaitement leur rôle pour un tarif très correct.
L’absence de MagSafe réduit quand-même la vitesse de charge (7,5W contre 15W), mais passe encore sur un bureau ou la table de nuit : plus la large sera lente, moins l’iPhone chauffera, et en une nuit, vous retrouverez de toute façon toute la batterie.
Un modem Apple très performant
Pour la première fois, un iPhone intègre un modem mis au point par les équipes d’Apple, même si la technologie sous-jascente est héritée du rachat de la division ad-hoc d’Intel
Historiquement, les modems 4G d’Intel n’étaient pas très performants, et l’arrivée de la puce C1 sur l’iPhone 16e laissait à penser qu’Apple utilise ce téléphone comme test grandeur nature de ses technologies. En filigrane, on aurait pu s’attendre à des bugs ou des débits un peu moins bons que ceux du partenaire historiques d’Apple -l’américain Qualcomm.
Nous avons donc mesuré pendant une semaine les débits de différents points de connexion entre deux iPhone (16e et 16 Pro Max) avec une connexion Free Mobile 5G, et réalisé une dizaine de speedtests à chaque mesure, pour maximiser les biais liés à l’activité des antennes. On précisera que ces tests n’ont aucune valeur scientifique, dans la mesure où nous sommes incapables de suivre l’activité de chaque antenne, utilisée par d’autres clients.
Nos résultats sont toutefois sans équivoque : l’iPhone 16e offre des débits équivalents à ceux de l’iPhone 16 Pro Max, même si parfois c’est le 16e le plus rapide, et parfois le plus lent, mais aucun de ces comportements n’est significativement récurrent. En clair, vous ne verrez aucune différence en pratique, nous avons d’ailleurs testé ces débits en ville et à la campagne, avec beaucoup et très peu d’interférences.
Logiquement, ce modem moins gourmand (a priori) que ceux de Qualcomm devraient arriver sur l’iPhone 17 à la rentrée. Précisons que le C1 ne prend pas en charge certaines bandes de fréquences (comme les ondes millimétriques, inutilisées en Europe pour l’instant) mais Apple se réserve la possibilité de mettre à jour sa puce, ce qui serait une première sur un iPhone.
Enfin, le modem C1 prend en charge la connexion satellite d’Apple, qui permet d’envoyer des messages d’urgence en l’absence de connexion cellulaire. Si en Europe, les zones blanches sont assez rares, elles existent (notamment en mer, en montagne…) et c’est encore plus utile lorsque vous allez à l’étranger, où la couverture peut être bien plus légère. Durant un voyage dans les parcs nationaux américains, nous avons été bien heureux d’avoir un iPhone 14 avec nous à l’époque, un bon filet de sécurité en cas de problème.
Pas de puce UWB : une erreur stratégique ?
Depuis 4 ans, Apple a inondé le marché de ses AirTags, ces petites balises qui refusent le nom de traqueur -alors qu’il s’agit pourtant bien de leur fonction première.
Si vous avez un iPhone assez récent, il permet de localiser avec précision les AirTags et donc vos bagages. C’est assez rassurant dans les trains, aéroports ou même chez soi, de pouvoir retrouver rapidement un objet ou une valise. Ce petit miracle est rendu possible grâce à la puce UWB, qui va améliorer drastiquement la précision du bluetooth tout en ajoutant une couche de sécurité.
Autre usage, l’ouverture/fermeture des véhicules modernes utilisent l’UWB, comme Tesla, BMW et quelques autres. Cela permet de réduire les risques de piratage et cette technologie va se généraliser chez les constructeurs.
Bref, ne pas proposer d’UWB est une erreur magistrale de la part d’Apple, surtout sur un appareil qui tente de rationaliser ses fonctions : quoi de plus populaire qu’un AirTag ou qu’une clef de voiture ?
De l’USB 2 ultra-bridé
Apple réserve déjà l’USB 3 aux iPhone Pro
, une limitation que l’on dénonçait déjà avec l’iPhone 15 et plus récemment avec l’iPhone 16, pourtant vendus autour de 1000€.
Logiquement, l’iPhone 16e est donc aussi en USB 2 (480Mbps) ce qui n’est pas si grave pour les usages mobile, mais bien handicapant si vous souhaitez sauvegarder votre appareil localement ou transférer des vidéos et des photos vers votre ordinateur. Finalement, Apple encourage à utiliser iCloud et le WiFi pour les transferts et les sauvegardes, ce qui oblige encore à souscrire à un abonnement… sur des appareils pourtant moins onéreux et destinés à un public moins aisé.
Autre bizarrerie, l’USB ne prend pas en charge la sortie écran… qui était pourtant présente avec le Lightning ou sur les iPhone USB C de base. Si votre écran d’iPhone ne fonctionne pas ou si vous souhaitez tout simplement diffuser un film sur une télé, un vidéo-projecteur sans AirPlay, c’était bien pratique, surtout avec l’USB C, devenu un standard. Ici, point de salut, ça ne fonctionnera pas.
Du WiFi déjà obsolète
Proposer un téléphone en WiFi 6 en 2025 va bien au delà des pingreries habituelles d’Apple… c’est un vrai scandale !
Cette norme (IEEE 802.11ax) a déjà quatre ans, et le standard est désormais le WiFi 7, déployé sur la quasi-totalité des box des opérateurs et la plupart des smartphones modernes vendus à ce tarif. Apple aurait au moins pu intégrer du WiFi 6e, qui permet de doubler les débits du WiFi 6, mais non !
En pratique, au lieu des 3000 à 4000 Mbps obtenus avec des modèles Android milieu de gamme, l’iPhone 16e plafonne autour de 500 à 700 Mbps, soit 5 à 10 fois plus lent ! Alors certes, le WiFi 7 des iPhone 16 n’est pas très rapide (1500Mbps), mais cela reste 2 à 3 fois mieux que notre 16e.
Beaucoup estiment que ce n’est pas si grave, car le WiFi 6 suffit en effet à lire des vidéos 4K sur internet et à télécharger des jeux. En réalité, la taille des apps, des photos et des vidéos ne fait qu’augmenter, les connexions fibres plafonnent aujourd’hui à 8Gbps, et il est frustrant de voir que l’iPhone ne pourra utiliser qu’une fraction de ces débits.
Un petit test simple : téléchargez CallOfDuty (3,3Go avec toutes les données de jeu), vous mettrez une à deux bonnes minutes en WiFi 6, contre 7 à 10 seconde en WiFi 7 avec notre Xiaomi de test. Cela peut sembler dérisoire, mais à l’heure du scroll infini et des réseaux sociaux, le WiFi 7 semble bien plus adapté pour encaisser les 5 prochaines années, d’autant que la technologie permet aussi de moins saturer les bornes et de proposer une meilleure couverture dans la maison.
Autonomie : quelle surprise !
Apple annonce une autonomie jusqu’à 26H en lecture vidéo, soit un peu moins que l’iPhone 16 Pro Max (33H).
Malgré ces chiffres fantasques obtenus dans des conditions de laboratoire, la réalité reste toutefois largement à l’avantage de ce petit téléphone : même en filmant toute une demi-journée, nous n’avons perdu que 20 à 30% de batterie ! La même opération demande souvent 50 à 60% de batterie sur nos iPhone 16 Pro !
Si vous vous contentez de lire vos mails, de surfer sur le net et de prendre quelques photos, l’appareil peut aisément tenir deux jours complet, un record durant nos tests empiriques de ces iPhone !
Je pense sincèrement qu’Apple sous-estime l’autonomie de l’iPhone 16e dans ses estimations. Mon iPhone 16 Pro Max, sur le papier plus autonome, arrive en bout de course en fin de journée, quand l’iPhone 16e affiche encore 50 à 60% de batterie. De mémoire, je n’ai jamais vu ça sur un produit aussi capable.
Beaucoup trop cher
A 719€, l’iPhone 16e est beaucoup trop cher, et vous êtes nombreux à vous étonner qu’Apple soit aussi gourmande sur un produit censé rendre l’iPhone plus abordable, comme le fut l’iPhone SE en son temps.
Avec seulement 128Go, la modèle le plus adapté serait plutôt doté de 256Go, mais le prix grimpe alors à 849€… une paille ! A l’heure de la vidéo 4K HDR et des photos en 24MP, c’est un moyen pour Apple de vendre des abonnements iCloud à des clients qui cherchaient pourtant un appareil abordable, notamment pour les ados, les entreprise ou les personnes souhaitant un appareil simple et pas trop cher.
En réalité, les opérateurs semblent avoir beaucoup de marge de manoeuvre pour faire baisser les prix. On trouve déjà des offres à 639€ chez SFR, 679€ chez Sosh et 699€ chez de nombreux revendeurs. Ces prochains mois, les prix pourraient même encore baisser, ce qui nous encourage à vous recommander… d’attendre ou de préférer un autre modèle, comme l’iPhone 15 ou l’iPhone 15 Pro si vous souhaitez absolument Apple Intelligence.
Autour de 600€, l’iPhone 16e pardonne plus facilement tous ses défauts, et ils sont nombreux. A 719€, l’absence de WiFi 7, d’UWB, de MagSafe ou d’un second capteur n’est pas acceptable. De façon plus générale, je pense qu’Apple a raté sa cible, notamment chez les jeunes qui prennent beaucoup de photos, qui utilisent des accessoires MagSafe et des AirTags au quotidien, et qui ne seront pas prêts à tous les compromis, même à 600€.
Finalement, l’iPhone 16e devrait se vendre en entreprise ou chez des personnes pensant acheter un iPhone 16 un peu moins cher
et qui découvrirons au fil du temps que des fonctions importantes sont absentes -notamment le MagSafe. Un moyen pour Apple de duper son monde et de décevoir ses clients fidèles, à cause d’une segmentation trop rigide et pas assez tournée vers les usages.
Malgré des qualités indéniables (puce rapide, 8Go de RAM, écran OLED, vidéo HDR, autonomie exemplaire), l’iPhone 16e rate sa cible : vendu beaucoup trop cher (hors opérateur), ses défauts peinent à justifier la faible différence de prix avec l’iPhone 16. L’absence de MagSafe, de WiFi 7, d’ultra-grand-angle, ou de puce UWB est incompréhensible sur un iPhone à plus de 700€. Même à 599€, on hésite à vous le recommander.