Apple contraint au sideloading dans un nouveau pays

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Apple fait face à une nouvelle pression judiciaire : un tribunal fédéral brésilien vient d’ordonner l’autorisation du sideloading sur les iPhone, et ce, dans les trois prochains mois. Cette décision -qui pourrait transformer l’écosystème dans le pays- s’inscrit dans le prolongement des mesures déjà imposées par l’Union européenne.

Apple App Store sideloading Brésiliens CADE
©Mac4Ever 2025

Le Brésil emboîte le pas à l’Union européenne

Même si elle a mis le Brésil à l’honneur dans sa dernière publicité pour l’iPhone 16, Apple n’a pas eu de traitement de faveur. Le juge fédéral Pablo Zuniga vient de statuer qu’Apple devra appliquer au Brésil les mêmes changements qu’en Europe, permettant ainsi aux utilisateurs d’iPhone d’installer des applications en dehors de l’App Store. Selon le magistrat, les restrictions actuelles limitent l’entrée de nouveaux concurrents et freinent l’innovation.

Cette décision fait suite à une enquête antitrust menée par le régulateur brésilien. En novembre 2024, ce dernier avait déjà interdit à Apple de bloquer les développeurs souhaitant vendre du contenu numérique ou distribuer des applications sans passer par l’App Store. Apple avait eu alors vingt jours pour se conformer, sous peine d’une amende quotidienne de 40 000 dollars.

Brésil

Un bras de fer juridique tendu

Sans surprise, Apple avait fait appel de cette injonction, affirmant que ces changements auraient un impact négatif sur ses activités. La firme de Cupertino soutenait que la demande n’était pas urgente, ce qui lui avait permis de gagner du temps.

Mais cette fois, le juge a été clair : Apple a déjà mis en œuvre des mesures similaires dans d’autres régions, notamment dans l’Union européenne, sans preuve de dommages irréparables à son modèle économique.

Apple contraint au sideloading dans un nouveau pays

L’enquête contre Apple au Brésil avait été déclenchée par une plainte de Mercado Libre, le géant latino-américain du e-commerce. Celui-ci reprochait à Apple d’imposer son propre système de paiement aux développeurs proposant des biens et services numériques via leurs applications.

D’autres entreprises, comme Match Group (propriétaire de Tinder) et Epic Games, avaient également soutenu ces accusations, dénonçant le contrôle strict de Cupertino sur son écosystème et les commissions jugées excessives prélevées sur chaque transaction.

La réponse d’Apple

Dans une déclaration au journal Valor Econômico, un porte-parole d’Apple a réagi en affirmant que la société croit en des marchés dynamiques et concurrentiels et qu’elle fait face à la concurrence dans tous les segments et juridictions où elle opère.

La firme maintient -sans surprise- sa position selon laquelle l’autorisation du sideloading représente une menace pour la vie privée et la sécurité des utilisateurs d’iOS. Aussi a-t-elle annoncé son intention de faire appel de cette décision.

Si cette mesure entre en vigueur, les utilisateurs brésiliens pourraient, dans les trois mois, installer des applications via des boutiques alternatives ou directement depuis le web, sans passer par l’App Store. Un changement majeur qui pourrait également inciter d’autres pays d’Amérique latine à suivre le mouvement. Alors qu’Apple tente de préserver son écosystème fermé, la pression internationale pour plus d’ouverture ne cesse de croître. Après l’Europe et le Brésil : qui sera le prochain à forcer Apple à ouvrir les portes de l’iOS ?

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